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Libération

Rêves d'envol à la dérive

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publié le 21 mars 2001 à 0h08

Cologne envoyée spéciale.

Dans ses couloirs, le français réplique à l'allemand, l'italien côtoie l'espagnol. Pourtant, ne pas s'y tromper: ici, la langue officielle est l'anglais. Et certains avouent préférer parler russe avec leurs collègues. Tout un symbole. Malgré ses onze ans d'existence, le Centre des astronautes européens (EAC) navigue encore entre deux cieux, ceux des conquérants mythiques de l'espace, de Spoutnik à Apollo 11. Quand ceux-ci veulent bien le laisser naviguer. Drapeaux aux vents, bâtiment de verre, l'Europe spatiale a fière allure. Mais la belle, blottie au coeur du quartier protégé de la DLR (l'agence spatiale allemande) dans la banlieue de Cologne, se réveille péniblement. Elle rêvait déjà d'une vie à bord d'Alpha ­ la station spatiale internationale, encore en gestation à plus de 300 km au-dessus de nos têtes, et dont la maquette auréole son large hall d'entrée. Las! Les Américains, prenant acte de la dérive budgétaire du projet, viennent de saborder ses nouvelles ambitions avant même qu'elles ne prennent le large (Libération du 2 mars 2001).

Sérénité. Pourtant Cologne affiche sa sérénité et prend soin de son équipage: Seize hommes et femmes prêts à participer à l'assemblage de la station Alpha ou à sa future exploitation sous le sigle de l'ESA, l'Agence spatiale européenne. Sur le papier, quatre Français, Allemands et Italiens et quatre autres ressortissants des pays de l'Agence européenne. Le centre, leur nouvelle base, est chargé de gérer leur carriè