Koroliev envoyée spéciale
«La station orbitale Mir a triomphalement achevé son vol», annonçait vendredi matin, à 5 h 59 GMT, une voix masculine du centre de contrôle des vols spatiaux russes (Tsoup). Quelques minutes auparavant, au moment du passage à l'altitude zéro de l'engin transformé en boule de feu depuis son entrée dans les hautes couches de l'atmosphère, ingénieurs et autres membres du personnel du Tsoup sont restés étonnamment silencieux. Comme si, sonnés, ils ne pouvaient réagir à la fin de Mir. Quelques secondes plus tard, certains se congratulent discrètement, d'autres posent pour la photo sur fond de console ou en face du gigantesque écran illustrant la dernière plongée des 137 tonnes de technique cosmique. Sans pleurs ni applaudissements, c'est le point final d'une immense tension qui, toute la nuit durant, a figé sur les visages des techniciens un mas que douloureux.
Impulsions. Dès minuit jeudi, quelque 600 journalistes et plusieurs centaines de spécialistes ont afflué au centre de contrôle pour suivre en direct les trois «impulsions» mortelles devant être données à la station par l'intermédiaire des puissants moteurs du vaisseau-cargo Progress, arrimé à Mir depuis janvier. Dans la salle de contrôle de la station orbitale tout juste un peu moins moderne et plus «intime» que celle, située non loin, dédiée à la Station spatiale internationale (ISS) , un gigantesque planisphère affiche en permanence la position de la station sur sa trajectoire elliptique, ainsi