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Libération

La seconde vie d'un mollusque anglais

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publié le 28 mars 2001 à 0h13

Acænoplax hayae entame une nouvelle carrière. Après avoir quitté la scène sous-marine du Herefordshire (Royaume-Uni) dans des circonstances dramatiques et encore mystérieuses, le plus vieux mollusque fossilisé arrive sur les écrans d'ordinateurs des biologistes et retrouve ses allures de jeune premier. Celles qu'il avait lorsqu'il vivait encore à 200 mè tres sous la mer avec son armure de guerrier il y a près de 450 millions d'an nées.

Les chercheurs de l'université d'Oxford (Royaume-Uni) ont enfin réussi à croquer et à reconstituer le portrait numérique en trois dimensions de «l'une des découvertes paléontologi ques les plus excitantes de ces dernières années» (Nature du 22 mars 2001). Et sans doute de l'une des plus précieuses aussi. «Il est déjà très rare de découvrir des fossiles d'animaux à corps mou, explique Mark Sutton, biologiste à Oxford. En général, on ne retrouve que les os ou les dents. Il est encore plus rare de les retrouver en trois dimensions, pas complètement aplatis. Ici, tous les détails sont remarquablement bien conservés.» Et tout y est. Les pics, la carapace, les anneaux, la bou che, etc. De quoi ravir les biologistes et les naturalistes les plus minutieux.

Physique ingrat. Et pourtant, jusqu'à cette éruption volcanique maritime qui a figé pour l'éternité toute une troupe d'Acænoplax hayae, le vieux mollusque n'avait pas vraiment été gâté par la nature. D'abord, un physique ingrat. Les images sont nettes: le mollusque ancestral ne dépassait pas les 4 à 5