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Libération

Les criquets pèlerins ont le point G dans les pattes

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publié le 29 mars 2001 à 0h14

C'est le point G de la sauterelle. Mais ici, G égale grégaire. Il se situe sur les pattes arrière et, lorsqu'il est stimulé, les sauterelles ­ plus exactement dans le cas présent les si redoutés criquets pèlerins ­ recherchent la compagnie de leurs semblables jusqu'à former ces essaims qui progressent de 30 à 40 km par jour et ravagent tout sur leur passage. Essentiellement dans les pays africains. On lutte surtout à coup de pesticides. Et depuis des années, les scientifiques cherchent comment enrayer ce fléau. Pourquoi les larves deviennent-elles grégaires alors qu'elles sont au départ des insectes timides et solitaires? Sachant que les stimulations visuelles et olfactives n'entraînent pas de réactions, une équipe de l'université d'Oxford menée par Stephen Simpson a voulu trouver quel contact physique provoquait cette grégarité (1).

Chatouilles. En laboratoire, les chercheurs ont utilisé des nymphes (étape intermédiaire entre la larve et l'adulte) élevées en solitaires depuis trois générations. Leur corps est en grande partie recouvert de poils sensibles et d'autres récepteurs: ils les ont chatouillés avec un pinceau. Pas de réaction du côté des antennes, de la bouche ou de l'abdomen. «Sans doute parce que l'insecte peut les stimuler tout seul.» En revanche, les pattes arrières ont réagi aux stimuli. «En période normale, l'insecte n'a aucune raison de stimuler sa patte arrière. Ce sont les autres qui le font. Chez les solitaires, les pattes arrière sont d'abord utilisées pou