En matière de réchauffement planétaire, c'est l'augmentation des gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane, qui tient la vedette. Mais un autre figurant, plus discret, est également sous les feux de la rampe: le Soleil et sa variation d'activité, dont l'impact sur le climat terrestre reste sujet à controverse. La revue Science fait le point sous la plume de deux chercheurs américains, dans son édition publiée aujourd'hui.
Le Soleil n'affiche pas une activité constante. Des taches som bres, lieux de forts champs magnétiques, sont à l'origine de nombreuses éruptions qui projettent dans l'espace d'immenses quantités de particules chargées. Ces taches apparaissent, disparaissent, se déplacent à la surface de l'astre. De fait, l'activité solaire est cyclique, avec un pic d'intensité qui revient tous les onze ans. Or, cette activité est à son apogée depuis plusieurs mois. Les particules solaires provoquent des aurores australes et boréales plus marquées que d'ordinaire et observables loin des pôles. Au-delà de ces effets visibles, comment l'activité solaire participe-t-elle aux variations climatiques?
Entre 1645 et 1715, sous le règne du Roi-Soleil, l'Europe a connu une période de fort refroidissement baptisée «petit âge glaciaire». A cette époque, le Soleil était exempt de taches. Les historiens du climat qui lisent son évolution dans les carottes de glace polaire ou dans les cercles concentriques des troncs d'arbres constatent juste une corrélation. Mai