Voici quelques années, une école de samba de Salvador, au Brésil, avait choisi comme thème du carnaval : Lacan. On pouvait acheter des tee-shirts commémorant l'événement. Il y a peu, un psychanalyste lacanien promenait un académicien dans les rues de Paris pour une émission de télévision. Une recherche sur l'Internet permet de trouver de nombreux sites concernant Lacan et son enseignement ; des listes de discussions lacaniennes existent en portugais, espagnol, anglais et... français. Il y a quelques années, un magazine populaire publiait un article sur les femmes et la beauté. On y trouvait trois approches de la question : Saurez-vous que vous êtes belle grâce à votre miroir, aux commentaires des autres ou à leur regard ? Comment ne pas y trouver l'empreinte de l'Imaginaire, du Symbolique et du Réel !
Car, s'il est bien une chose qui nous reste de l'enseignement de Lacan, c'est cette dimension du langage et de la parole. Jamais on n'aura tant mis en exergue leur importance dans les relations humaines et sociales. Il faut parler, à tout prix, de ce qu'on ressent, de ce qu'on vit, de ce qu'on espère ou regrette à tel point que cela peut en devenir une tyrannie du «tout-dire». Lacan n'a certes jamais professé une telle idée, mais cette dérive semble bien issue de l'impact de son enseignement. La parole va tout guérir, et il suffirait de parler pour que les choses se résolvent. La pratique la plus élémentaire des cures permet d'infirmer cette proposition qui repose sur un préjugé