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Libération

Bataille en ligne pour une grande bibliothèque

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publié le 14 avril 2001 à 0h30

«Une action de grande noblesse.» Bernard Jégou, directeur d'unité à l'Inserm, justifie ainsi la signature qu'il a apposée au bas d'une lettre ouverte internationale adressée aux revues scientifiques. «Elle devrait avoir un effet très salutaire, un électrochoc, par rapport à une organisation de l'édition scientifique qui est restée figée dans des postures conceptuelles et économiques d'un autre âge biologique et social.»

Il ne s'agit pas moins que d'imposer aux revues qui publient chaque année des centaines de milliers de travaux scientifiques d'ouvrir leurs archives électroniques au plus grand nombre. Plus de 14 000 chercheurs et thésards de 132 pays ont déjà signé le texte depuis fin décembre, et chaque jour, plus de 1 500 signataires les rejoignent. Ils sont issus des milieux des sciences de la vie, le domaine d'appartenance des instigateurs du mouvement.

Payer pour publier. Les dizaines de milliers de revues scientifiques fonctionnent depuis trois siècles sur le même schéma. Le chercheur crée, prépare son article et le soumet à la revue. Dans beaucoup de publications, les plus réputées, les articles sont ensuite étudiés par un comité de lecture qui décide de publier ou pas. «Les éditeurs sont seulement des intermédiaires entre scientifiques et scientifiques», analyse Marc Peschanski, directeur d'une unité de l'Inserm et signataire de la pétition. «Ce qui est choquant, c'est qu'il faut payer pour publier et payer pour s'abonner.»

De nombreuses revues n'hésitent pas à faire pa