Où s'arrêtera le mouvement? Alors que la pression monte à l'encontre des éditeurs qui hésitent à accomplir leur révolution culturelle, les projets qui menacent directement leur existence ne manquent pas. Ainsi le Sparc, une coalition de 180 bibliothèques universitaires de quatre continents à dominante anglo-saxonne, s'est engagé à favoriser l'émergence de nouvelles revues scientifiques en ligne pour éviter les frais d'impression et casser le prix des abonnements. Et propose aux entrepreneurs de souscrire des abonnements en avance pour leur assurer une diffusion minimale.

Troc info-abonnement. Il s'agit de trouver le moyen de revenir aux bonnes habitudes du «troc»: les chercheurs offrent leurs travaux, et les revues proposent en contrepartie des abonnements à très bas prix. Mais la coalition des chercheurs n'entend pas balayer trois siècles de publication scientifique d'un revers d'Internet. Les revues qui se sont créées avec son appui conservent les comités de lecture qui permettent de sélectionner les travaux les plus pertinents. «Le processus long de validation par les pairs à une raison d'être», souligne Philippe J. Sansonetti, chercheur à l'Institut Pasteur et membre du comité éditorial de l'Organisation européenne de biologie moléculaire. «C'est un processus lent, difficile à gérer; il y a des problèmes de sectarisme mais on n'a pas trouvé mieux. Si le principe du comité de lecture est contourné ou altéré dans sa force, cela présente des risques.» Créée