Davos envoyée spéciale
Vallée de la Sionne, un couloir pentu de deux kilomètres de long perché à 2 700 mètres d'altitude. Le site est dangereux, sujet aux coulées de neige. Tout semble calme, mais sous le tapis de neige épaisse, la tempête couve. Un laboratoire naturel idéal pour les chercheurs de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF) de Davos, en Suisse.
Après de grosses chutes de neige, ils lancent régulièrement quel ques bâtons de dynamite du haut de leur hélicoptère, pour déclencher des avalanches et prendre ensuite les mesures. La neige en équilibre s'effondre localement. «La fracture s'étend alors partout, dans toutes les directions», raconte Betty Sovilla, du SLF. Les morceaux détruits tentent de se rattraper en s'appuyant sur leurs voisins, mais ils sont souvent aussi fragiles qu'eux et cassent à leur tour. C'est une réaction en chaîne.» La neige se jette dans la descente. C'est ensuite l'équivalent de dix camions de 30 tonnes lancés à 300 km/h sur la pente.
«Rien ne peut stopper une avalanche de cette puissance-là», assure Perry Bartelt, directeur du SLF. Ni un bunker, ni une plantation d'épicéas aussi dense soit-elle. La coulée poursuit sa course jusqu'à ce que l'élan lui manque. «Sur notre site expérimental, les plus grosses avalanches parcourent les deux kilomètres de couloir montagneux en cinquante secondes maximum», assure le physicien.
Les chercheurs du SLF ont, comme leurs homologues français du Cemagref de Grenoble, décidé de cartog