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Libération

Pour skier encore plus vite

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Les chercheurs explorent de nouvelles pistes.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

«La neige évolue sans cesse, au moindre changement de température, elle vit, elle se transforme, les liens entre les grains se font et se défont», explique Mathieu Fauve, ingénieur à l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF). Ses brusques changements d'humeur affectent la glisse de ceux qui la frôlent, les skis.

Alors, pour «optimiser la glisse», certains chercheurs du SLF quittent leur laboratoire, chaussent leurs plan ches et poursuivent leurs expériences dans des conditions réelles. Cinquante descentes par jour, mille cinq cents tests au total, avec différents skis, différentes semelles, différentes fixations. «A chaque fois, nous avons mesuré les conditions météorologiques, la température, le degré d'humidité, la force du vent, les radiations solaires, explique Mathieu Fauve. Nous avons aussi évalué la rugosité de la neige et sa résistance à la pénétration pour voir comment le ski s'enfonce.» Objectif: identifier, en fonction des conditions météorologiques et du type de neige, les semelles qui glissent le mieux et comprendre pourquoi.

«Pour que le ski glisse, il faut que son frottement sur la neige libère suffisamment de chaleur pour la faire fondre en surface, explique le chercheur. Il se forme alors une microcouche d'eau liquide qui agit comme un lubrifiant.» Une neige très froide fond moins facilement et le ski glisse plus lentement. Mais le phénomène ne s'améliore pas lorsque la neige est ramollie par les radiations solaires ou par une augment