Le Caire correspondance
Le pharaon pourrait bien en avaler son cigare : 4 500 ans après la construction de son ultime demeure, Khéops n'est pas près de reposer en paix. La dernière tempête qui souffle sur la grande pyramide est française, et elle laisse sur son passage un petit parfum de scandale qui agace le monde de l'égyptologie.
L'histoire commence le 18 avril. Deux passionnés, Jacques Bardot et Francine Darmon, affirment à grand renfort de presse pouvoir localiser avec précision l'entrée de tunnels secrets dans la grande pyramide. A l'aide de plans de sites funéraires royaux des six premières dynasties pharaoniques, le tandem a photographié en imagerie négative et observé avec attention les couloirs de Khéops. Bilan : la majorité des joints seraient faux. La pierre aurait été légèrement creusée, puis rebouchée. Un leurre en trompe l'oeil permettant de détourner l'attention des «vrais» joints. Lesquels indiqueraient la présence de tunnels secrets qui mèneraient à trois cavités inconnues, proches de la chambre du roi. CQFD. Et c'est là que le bât blesse.
Amateur. L'annonce «explosive» tourne très vite au pétard mouillé : la communauté scientifique accuse le duo de lancer des affirmations à partir d'hypothèses, sans preuves ni recherches suffisantes. Certains soulignent que la théorie des faux joints est connue depuis quatorze ans. D'autres vont plus loin, dénonçant avec vigueur l'amateurisme de ces «chercheurs de trésors», «pas même égyptologues». «Calomnies», répond Jacques