Menu
Libération

La chasse aux frissons de l'espace

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 2001 à 0h53

Galilée aurait aimé. A quelques encablures de la tour de Pise, d'où la légende le voit jeter des objets et vérifier ses idées sur la chute des corps, ses lointains successeurs s'apprêtent à valider une théorie fondamentale de la physique. Rien moins que la relativité générale d'Albert Einstein, laquelle prévoit l'existence de mystérieuses ondes gravitationnelles. Un concept plutôt coton pour l'esprit. «Les ondes de gravitation modifient la métrique de l'espace-temps», avance doctement le physicien Michel Davier, de l'université d'Orsay. «Disons que c'est comme une sorte de déformation de l'espace, un peu comme des rides à la surface de l'eau», concède-t-il.

Au passage d'une de ces ondes, l'espace se dilate ou se contracte, selon qu'on le regarde de profil ou de face. Autrement dit, la distance entre deux objets diminue ou s'agrandit. Une distorsion minuscule, même pas un noyau d'atome. Et de surcroît fugitive: elle file à la vitesse de la lumière, trois cent mille kilomètres par seconde. Pour l'instant, aucun instrument n'a jamais pu détecter cette fugace et ténue déformation de la trame spatiale de l'univers. Alors que l'élasticité du temps ­ elle aussi prédite par Albert Einstein avec la théorie de la relativité restreinte ­ est depuis longtemps mesurée dans les accélérateurs de particules ou par les horloges atomiques embarquées sur satellites.

Valse sidérale. Il y a bien un indice de l'existence de ces ondes mystérieuses. Dans les années 1970, deux astrophysiciens américai