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Libération

Les maths perdent un mythe

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publié le 18 mai 2001 à 0h54

Le mathématicien français Jacques-Louis Lions, 73 ans, est décédé hier à Paris «des suites d'une longue maladie». C'est une «très grande figure de la science française, mais aussi un dirigeant et un stratège scientifique remarquable qui disparaît», a déclaré le ministre de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg. Toujours courtois, soignant son apparence, à l'opposé de l'image d'Epinal du matheux en pull et sandales, Jacques-Louis Lions, de renommée internationale, avait mêlé avec un rare bonheur la créativité scientifique personnelle et l'implication dans la «big science»: fusées, satellites et systèmes industriels.

Ses travaux ont porté sur une branche des mathématiques en lien direct avec l'analyse et le contrôle des systèmes, le calcul scientifique. Avec des résultats appliqués dans de très nombreux domaines, notamment l'aérospatiale, l'énergie, la production, l'environnement. Outre sa production mathématique, il fut professeur aux universités de Nancy et Paris, à l'Ecole polytechnique, puis au Collège de France.

Une activité d'enseignement qui lui a permis d'influencer toute une génération de mathématiciens français. Très impliqué dans la vie des organismes, il fut président de l'Académie des sciences, de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), et président du Cnes (l'Agence spatiale française) de 1984 à 1992, période durant laquelle il impulsa une vive croissance des missions scientifiques. L'une de ses grandes joies fut le succès de