Morte sous les sunlights et les caméras, la comète C/1999 Linear aura bien mérité de la science. Des dizaines d'astrophysiciens de nombreux pays signent pas moins de six articles, aujourd'hui, dans la revue Science (1), sur son spectaculaire décès, une explosion suivie d'une disparition complète, à quelques encablures du Soleil. Vedette de cette avalanche de chiffres, d'équations et d'analyses? Une comète singulière, découverte en septembre 1999 par le Lincoln Near Earth Asteroid Research, un programme qui traque les «géocroiseurs», ces petits corps célestes dont la trajectoire pourrait menacer la Terre d'un choc dévastateur.
C/Linear était alors à plus de 600 millions de kilomètres du Soleil. Déjà bien brillante, elle mobilise aussitôt l'attention des astrophysiciens qui voient dans les comètes de précieux témoins de la formation du système solaire, il y a environ 4,5 milliards d'années. Ils suivent donc son passage au plus près de la Terre, puis du Soleil, en juillet 2000, en utilisant les meilleurs télescopes terrestres et les satellites Soho, un observatoire permanent du Soleil, et Chandra, spécialisé dans les rayons X.
Alerte! Déjà, ils sont étonnés par son comportement bizarre, sa luminosité n'augmente presque pas alors qu'elle s'approche des feux stellaires. Puis, grosse surprise, fin juillet, lorsque la comète achève son passage derrière le Soleil: un télescope des Canaries cherche en vain son halo central, autour du noyau. Mais rien. C'est l'alerte! «Les directions de