Drumnadrochit, envoyée spéciale
Le monstre du Loch Ness existe, personne ne l'a rencontré. Mais ici au nord de l'Ecosse, sur les rives en pentes peuplées de sapins, tout le monde connaît quelqu'un qui a vu «quelque chose». Aussi, lorsque le 24 avril, quatre Suédois lancent une expédition pour sillonner, dix jours durant, les eaux sombres du Loch, sonars et filets à l'appui, aucun Ecossais n'est surpris. Blasé c'est sûr, sceptique souvent. Non qu'il doute de l'existence d'une créature, mais il ne croit guère à sa capture. Nessie de son petit nom ne compte plus, depuis le début du siècle, les campagnes censées le débusquer. Complaisant et médiatique, le monstre ne déçoit jamais. A chaque fois, il dévoile une forme, une bosse, provoque une gerbe d'eau inexpliquée pour disparaître et laisser le mystère entier. Et une expédition ne se solde jamais par un échec total. Aussi, l'habitant des rives se met-il en quatre pour faciliter ces explorations «qui font plus pour le tourisme en 24 heures que l'office du tourisme écossais en dix ans».
Jan Sunberg, 53 ans, ancien journaliste free lance, devenu chasseur de monstres dans le monde entier, ne se prétend pas scientifique. Il a un rêve: découvrir un animal inconnu qui porterait son nom. Pour cela, il a fondé une association, Global Underwater, et parcourt les lacs de Norvège, d'Irlande... là où des rumeurs annoncent d'improbables animaux au fond des eaux. L'homme, barbu et enveloppé, attire les sympathies et les sponsors. La société Simr