«L'Amérique n'est pas seule au monde ; remettre en question le protocole de Kyoto comme elle le fait constitue une attitude inacceptable et très préoccupante.» Roger-Gérard Schwartzenberg, le ministre de la Recherche, n'a pas mâché ses mots, lundi, lors d'un colloque sur l'effet de serre. Devant lui, les forces vives de la science française sur le climat, rassemblées à son initiative pour une «rencontre nationale de la recherche scientifique sur l'effet de serre» destinée à renforcer cette activité. En particulier dans ses dimensions sociales juridique, économique, sociologique insuffisamment traitées et méritant, selon de nombreux chercheurs, des structures et un soutien financier pérennes.
Consensus. Critiquant le «plan énergie» de l'administration Bush, le ministre de la Recherche s'est demandé : «Comment les Etats-Unis peuvent-ils envisager d'augmenter leur production d'énergie houillère et pétrolière sans porter atteinte à l'environnement ?» Avec «5 % de la population mondiale, ils rejettent 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre», a-t-il noté. Pour conclure : «Il est indispensable, pour les Etats-Unis comme pour les autres pays, d'accepter un certain nombre de règles qui assurent le devenir de la communauté internationale.»
La fermeté du ministre, bien reçue chez les participants, s'appuie sur un large consensus scientifique. Vendredi, la revue Science publiait ainsi un texte retentissant, signé par 17 des 18 Académies des sciences, membres du bureau ex