Ramener, consciemment ou non, un animal dans ses bagages ou vider un aquarium de plantes exotiques dans un étang peut transformer un paysage en quelques années. Aujourd'hui, l'homme cherche à protéger les espèces en voie de disparition, mais il dépense aussi beaucoup pour lutter contre les espèces envahissantes. Pour la première fois, des organisations internationales ont mis ce phénomène au coeur de leurs priorités : le 22 mai, l'UICN (l'union mondiale pour la nature, qui rassemble 79 Etats et des organisations de 141 pays) a placé la Journée mondiale de la biodiversité sous le thème des espèces exotiques envahissantes. L'organisme a dressé la liste des cent spécimens les plus agressifs.
Dans ce domaine, les Français connaissent l'algue tueuse, Caulerpa taxifolia, qui a colonisé des milliers d'hectares en Méditerranée, c'est la seule plante, hors drogue, aujourd'hui interdite à la vente en France. La Méditerranée est de toutes les mers du monde celle qui abrite le plus d'espèces introduites, venues pour la plupart par le canal de Suez : il suffit d'une algue, d'un coquillage accroché sous la coque d'un navire ou encore du déversement des eaux de ballast des cargos pour provoquer des introductions fortuites.
Mais il n'y a pas que les plantes aquatiques ou terrestres. L'UICN cite également de nombreux animaux : l'écureuil gris d'Amérique qui peu à peu remplace l'écureuil roux d'Europe et risque de le faire disparaître, la perche du Nil, introduite dans le lac Victoria en 1954 p