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Libération

Des pierres de Mars dans le champ français

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publié le 14 juin 2001 à 1h14

Elles viennent de Mars et sont tombées sur le nord du Sahara. Elles ont été dénichées par un couple de chasseurs de météorites jurassiens, Bruno Fectay et Carine Bidaut. Deux pierres pesant respectivement 100 grammes et 300 grammes environ, qui ont commencé à livrer leurs secrets aux chercheurs du Cnes et du CNRS.

Les deux découvreurs de météorites font partie du petit monde qui vit du commerce de ces pierres recherchées par des collectionneurs. Un monde où la concurrence, féroce, explique la discrétion sur les lieux de découverte et les polémiques ­ on s'accuse facilement de pillage. Bruno Fectay assure travailler en toute clarté : «Toutes nos découvertes sont exportées avec des papiers de douane.» Il met sur le compte de «la formation», les performances de son équipe marocaine, qui a déniché les pierres de Mars. Il ne nie pas son intérêt financier. La valeur commerciale des échantillons croît avec l'authentification des scientifiques; la vente de la pierre martienne «Théodore Monod» au Cnes lui a ainsi rapporté environ 400 000 F (61 000 euros), «mais la Nasa m'en offrait plus». Déjà, le gramme des autres pierres de Mars se négocierait jusqu'à 15 000 dollars (17 600 euros), notamment avec les scientifiques japonais. Mais Bruno Fectay évoque «un engagement moral» qui le conduit à proposer les pierres les plus intéressantes en priorité aux scientifiques français. Et ces derniers se frottent les mains.

Des martiennes. Car forts de leurs pierres précieuses, les géologues du CNRS