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Libération

Etude de noeuds dans un plat de spaghettis

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publié le 16 juin 2001 à 1h17

Les mammas italiennes vont être surprises. Car les spaghettis sont au coeur d'une curieuse recette de laboratoire. Les longues pâtes sont d'abord cuites, en contrôlant soigneusement la salinité de l'eau. Puis elles sont trempées dans l'huile d'olive. Enfin, les chercheurs font un noeud au milieu puis tirent aux extrémités. Le tout sous l'oeil d'une caméra capa ble de fixer 1 000 ima ges par seconde. Objectif: lever un voile sur le mystère de la piètre résistance des noeuds.

«On sait depuis l'Antiquité que les noeuds fragilisent les fils et les cordages, explique Giovanni Dietler, de l'université de Lausanne. La présence d'un simple noeud peut diviser la résistance du fil par deux.» Avec ses collègues de Suisse et de Pologne, il rapporte ses expériences «culinaires» dans un article du New Journal of Physics (1).

«Al dente». Pour les scientifiques, la compréhension des mécanismes de rupture est un véritable casse-tête. Ils ont bien une idée des forces en jeu (torsion, courbure, friction, élasticité), sans pour autant être capables de déterminer où et quand la corde va se casser. D'où le recours à des caméras ultrarapides pour tenter d'observer l'instant précis de la rupture. «Nous avons d'abord essayé de filmer la rupture d'un fil de pêche en Nylon, mais les phénomènes sont trop rapides, raconte le chercheur. Sur une image, le noeud est intact et, sur la suivante, le fil est cassé.» Les chercheurs ont donc cherché un matériau plus «lent». Au cours d'une discussion, une idée a ja