Menu
Libération
Interview

«L'industrie en orbite est notre avenir»

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juin 2001 à 1h18

Alors que l'intérêt scientifique de la station spatiale internationale (ISS) est menacé par les restrictions budgétaires imposées par la nouvelle administration américaine, la Nasa accumule les déboires. L'agence a dû tirer les leçons de l'échec du projet de véhicule X33 qui devait remplacer la navette spatiale vieille de vingt ans déjà. Quelques semaines plus tard, les Russes sont sortis victorieux d'une bataille plus politique que scientifique visant à les empêcher d'envoyer Dennis Tito, le premier touriste spatial, à bord de l'ISS. Et en mai, s'est ajouté l'échec du premier vol autonome d'un réacteur de nouvelle génération, le X-43A, conçu pour propulser des «avions» à des vitesses de 8 000 à 25 000 kilomètres par heure, mort avant même d'avoir été mis en route. Cela n'entame pas le moral de l'agence, qui poursuit des dizaines de projets de front et tente de dessiner la conquête spatiale des prochaines décennies. A l'occasion d'un congrès à la Réunion sur le transport d'électricité sans fil, Libération a rencontré John Mankins, qui dirige les recherches prospectives de l'agence américaine (1). Le chercheur parcourt le monde à la recherche de nouvelles idées. Son objectif : parvenir à industrialiser la banlieue terrestre pour rentabiliser la conquête spatiale.

Pourquoi la Nasa n'a-t-elle pas accepté que les Russes envoient un touriste dans l'espace ?

Il est vrai que, des deux côtés, les propos ont été musclés et peu amicaux. Nous avons mal géré notre communication. Je pense