Nancy envoyée spéciale
Ce film-là, on ne le verra jamais à la télévision. Il mérite pourtant plusieurs palmes, dont celle du titre le moins accrocheur, Cryopréparation des échantillons biologiques pour la microscopie électronique, du budget le plus resserré, 2 500 F, et de la témérité: les deux auteurs, doctorants en physique, n'avaient jamais tenu micro ou caméra. Ils présentaient néanmoins leur oeuvre au Festival du film de chercheurs de Nancy, une curiosité dans l'univers des festivals, qui concluait vendredi sa sixième édition. Une manifestation où sont diffusées des histoires passionnantes, mais qui illustre la difficulté des scientifiques à s'emparer de l'image.
Filmer à -180 °C. Christine Terryn et Vincent Bachet, les deux réalisateurs néophytes, sont parmi les rares dans ce festival à se passer de l'aide de professionnels. Préparant tous deux leur thèse, ils travaillent au laboratoire de microscopie électronique de Reims. A l'occasion d'un congrès sur la microscopie à Toulouse, ils décident de réaliser leur intervention sous forme de film.
Il s'agit d'expliquer la technique d'étude d'un échantillon biologique au microscope électronique en utilisant le froid comme moyen de fixation. «C'était trop compliqué par oral, nous avons pensé que l'image nous aiderait à expliquer la méthode.» Dans un microscope électronique, on ne peut observer un matériau vivant car l'examen se fait sous vide. Il faut donc congeler une cellule très vite, que cette «cryofixation» soit la plus rapi