Menu
Libération

Indiana Jones au Balouchistan

Article réservé aux abonnés
Difficile d'allier rigueur et aventure dans un film.
publié le 26 juin 2001 à 1h21

Nancy envoyée spéciale

Diffusé en avant-première et hors compétition au Festival de Nancy, le Géant de la vallée perdue est un sujet en or, une aventure paléontologique dans des contrées lointaines, où les hommes, farouches guerriers, se promènent avec la Kalachnikov à dos de chameau. Et le film de Thierry Machado, qui sera diffusé sur Canal +, ne se prive pas de belles images qui ont enchanté le public, mais laissé les scientifiques mitigés.

C'est au sud-ouest du Pakistan, dans la province du Balouchistan, que le français Jean-Loup Welcomme, chercheur à l'université de Montpellier et directeur des missions paléontologiques françaises au Balouchistan, a découvert les restes de Baluchitherium. Plus grand mammifère connu, pesant près de 20 tonnes, disparu il y a 23 millions d'années, il serait un cousin des ancêtres du rhinocéros. Les expéditions dans cette région remontaient aux années 1910. Des explorateurs britanniques avaient décrit des gisements fossiles de nombreuses espèces primitives et évoluées. Personne n'était retourné là-bas à cause des guerres tribales.

En 1995, après des années de tractations, Jean-Loup Welcomme obtient l'autorisation d'y retourner et il convainc les guerriers Bugti, surnommés les «tigres du Balouchistan», de le laisser entreprendre des fouilles. Depuis, chaque année, des missions de 3 ou 4 paléontologues se succèdent. Ils parviennent à reconstituer le squelette du balouchitère à partir de restes fossiles de plusieurs individus. Au final, se dessine