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Libération

Les thésards veulent plus qu'un Smic-recherche

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publié le 27 juin 2001 à 1h22

«Après le dernier coup de pouce, on passe sous le Smic.» Claire Poinsot, en thèse au Muséum national d'histoire naturelle et présidente de la Confédération des étudiants chercheurs (CEC), est en colère. Et donne rendez-vous aux «thésards», demain à 16 heures, devant le ministère de la Recherche, pour une manifestation. Motif: les sous. «Nous voulons une augmentation de 20 % de l'allocation de recherche, pour la porter à 9400 F brut», explique-t-elle. «Depuis 1991, l'allocation versée par le ministère durant trois ans aux thésards n'a pas bougé d'un iota!», s'exclame la jeune scientifique. Une allocation qui concerne quelque 11 000 thé sards (sur environ 65 000 thésards dont 40 000 en sciences humaines et sociales). Et qui stagne à 7 400 F brut (environ 6 100 net). Une dévalorisation très mal vécue par ces jeunes chercheurs dont la participation à la production scientifique est cruciale.

Selon l'Observatoire des sciences et techniques, ils représentent près de la moitié de chercheurs dans les laboratoires français et cosignent pratiquement la moitié des articles scientifiques. Signe de bonne santé d'un laboratoire, le thésard en est souvent le travailleur le plus acharné. Il sait qu'il joue son embauche ­ comme universitaire, chercheur ou dans une entreprise ­ en grande partie sur sa thèse, bosse comme un fou, négligeant repos et vie sociale. Tout ça pour moins que le Smic, après bac + 5 (un DEA ou une école d'ingénieur), et parfois à 25 ans passés. «D'ailleurs, personne, ou p