Plate-forme gazière Sleipner, à 240 kilomètres des côtes norvégiennes, mer du Nord. Ici, on renvoie le carbone fossile d'où il vient: au sous-sol. Le gaz naturel de Sleipner contient 9 % de gaz carbonique. Le règlement impose 2,5 % maxi. Alors, on extrait le CO2 intempestif. D'ordinaire, on le laisse filer dans l'atmosphère où il va booster l'effet de serre et bousculer le climat. Ici, il est comprimé, puis injecté à 1000 mètres de profondeur, dans une couche de sable. A raison d'un million de tonnes de CO2 par an. Ce faisant, la société Statoil évite la taxe d'environ 230 francs par tonne émise, imposée par la Norvège. Opération rentable.
Initiative sans lendemain? Hier, le BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) a présenté ses efforts pour ouvrir en grand la voie de la «séquestration géologique du gaz carbonique», explique Christian Feuillac, son directeur de la recherche. En pointe au niveau européen, ses équipes travaillent sur le site de Sleipner. «Nous l'étudions pour en valider le concept comme lieu de stockage de CO2, mais aussi pour surveiller les migrations du gaz, et établir un guide pour les projets similaires», explique Isabelle Czernichowski, ingénieure au BRGM. «Si le concept est sans intérêt pour les sources diffuses comme les voitures, nous pourrions traiter une partie des sources ponctuelles, massives et concentrées», explique Christian Feuillac. Centrales électriques au charbon, ou au gaz, usines, cimenteries, mais aussi sites de production de