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Libération

Course au meilleur ancêtre en Afrique

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publié le 12 juillet 2001 à 0h03

Il gisait en Ethiopie, à 75 kilomètres au sud du squelette de Lucy seulement, mais dans des couches archéologiques bien plus anciennes. Perdu au milieu d'ossements d'éléphants, de chevaux, de rats, de rhinos, de pierres et de galets. Il n'avait plus donné de nouvelles depuis 5,2 à 5,8 millions d'années et voilà que par l'intermédiaire d'une équipe américano-éthiopienne qui vient de découvrir ses restes, il revendique être le plus «ancien ancêtre humain» retrouvé (1).

Branches. La nouvelle pourrait faire se retourner les dents et le fémur d'Orrorin tugenensis, alias Millenium ancestor à qui l'on prête 6 millions d'années. Mais qu'importe, l'irruption de ce nouveau venu dans la famille ravit les paléontologues qui «veulent toujours avoir mis la main sur le spécimen le plus ancien ou le plus tôt engagé dans la bipédie pour en faire le dernier ancêtre commun», s'amuse Pascal Picq, du Collège de France. Mais ils manquent de fossiles de plus de cinq millions d'années et comptent sur celui qui se présente pour l'instant sous le nom d'Ardipithecus kadabba (comme «ancêtre basique de la famille» en langue Afar) pour les aider à dessiner les branches de leur arbre généalogique.

«Ce gars est plus jeune que Millenium ancestor», explique Pascal Picq. Mais pas de beaucoup: 500 000 ans seulement les séparent. «Cela confirme l'idée de diversité à la base du rameau [de l'évolution], souligne Brigitte Senut, du Muséum national d'histoire naturelle. Dans ces périodes anciennes, ils étaient pas ma