L'armée américaine devrait porter plainte pour rapt de signaux. Son système de positionnement par satellites GPS est détourné de son usage principal. Les coupables sont les météorologues. Après avoir équipé leurs ballons-sondes de positionneurs, ils s'attaquent à l'analyse des signaux GPS pour en déduire des paramètres météo. En principe, la présence d'eau dans l'atmosphère induit une erreur de position. «Mais quand on suit les fluctuations de signaux avec une station fixe, on peut en déduire le retard provoqué par l'eau atmosphérique, explique Jean-Louis Brenguier, de Météo France. En suivant plusieurs satellites dont la position est en mouvement, on peut obtenir la répartition de l'eau dans l'atmosphère.» Le système est à l'oeuvre dans le programme Escompte de suivi des polluants au-dessus de la région marseillaise (Libération du 3 juillet). En observant les signaux rasant l'horizon, on accède également à la température de la haute atmosphère.
Aux Etats-Unis, deux chercheurs, James Garrison, de l'université de Purdue, et Stephen Katzberg, de la Nasa, proposent d'aller plus loin : mesurer la vitesse et la direction des vents à l'aide d'un récepteur GPS embarqué dans un avion ou un satellite. «La surface de l'océan est un réflecteur, explique Danièle Hauser, du CNRS. La réflexion des signaux dépend fortement de la rugosité de l'eau.» Les chercheurs tentent d'en déduire la force et la direction des vents, notamment en regardant les vaguelettes qui viennent de se former. Avant