La planète Mars s'est déplacée au pays des Inuits. Sur l'île canadienne de Devon, des passionnés se relaient depuis début juillet dans un étrange cylindre de six mètres de haut et autant de diamètre. Un «vaisseau spatial» déposé l'été dernier par la Mars Society, une organisation qui promeut les voyages habités vers la planète rouge avec, pour cette opération, l'appui financier de la chaîne Discovery.
Six équipages se relaient tous les dix jours. Les liaisons radio avec le monde extérieur ont été retardées de vingt minutes: de Mars à la Terre, la réponse revient quarante minutes après la question! Les communications personnelles sont restreintes à un accès au courrier électronique le soir. A pied ou en véhicule tout-terrain, ils exploreront la région dans leur scaphandre, en quête de spécimens géologiques et biologiques. Le tout sous la protection d'un jeune chasseur inuit vêtu en terrien, chargé de tenir les ours blancs à l'écart. «C'est la saison des amours et nos combinaisons sont blanches», s'amusait Charles Frankel avant son départ. Géologue de formation et membre de Planète Mars, la déclinaison française de la Mars Society, il accomplit son vieux rêve de balades sur la planète rouge. Des promenades qu'il racontera jusqu'au 30 juillet dans Libération (lire ci-contre).
Chacun sa réalité. Peu avant que Charles Frankel le rejoigne, Robert Zubrin, le patron de la Mars Society, expliquait son souhait «de développer et combiner les techniques d'exploration humaines et robotique