Le futur synchrotron Soleil, implanté près de l'université d'Orsay, aura bien un personnel et une structure de recherche publics et universitaires. Annoncée mardi, cette décision met fin à un bras de fer opposant depuis des mois la direction du CNRS et les «Lurons», le personnel du Lure (1) qui doit constituer l'essentiel du futur équipement.
Il s'agit là de l'ultime rebondissement de «l'affaire du synchrotron» qui a empoisonné les derniers mois du ministre de la Recherche Claude Allègre, qui refusait sa construction. Peu après sa nomination, l'actuel ministre, Roger-Gérard Schwartzenberg, en avait décidé autrement. Aidé, il est vrai, par l'apport des collectivités territoriales (département de l'Essonne et conseil régional d'Ile-de-France) qui ont pris en charge la majeure partie du coût. Restait à en définir les contours juridiques. Souplesse de gestion et efficacité plaidait en faveur d'une société civile, affranchie des contraintes administratives, pour construire et gérer cet instrument qui doit fournir des faisceaux de rayons X puissants et précis à près de 2000 utilisateurs par an. Ce qui fut fait.
Mais quid du personnel? Au Lure, il est salarié du CNRS, du CEA ou de l'Education nationale. Et entendait bien le rester. Alors que le ministère et la direction du CNRS souhaitaient au contraire que la société civile les emploie. Depuis novembre dernier, les discussions étaient de plus en plus dures entre les partenaires, la méfiance réciproque faisant des ravages. Pourtant,