Pendant que les volontaires de la Mars Society expérimentent un mode de vie «martien» près du pôle Nord, l'agence spatiale européenne prépare l'avenir des vols de longue durée. Elle construit, en Espagne près de Barcelone, une installation de recyclage des déjections humaines et des restes de repas. Pas question de trimbaler des stocks de déchets et de souiller le sol de la planète rouge! La petite usine est chargée de transformer les fèces et l'urine d'un trio de rats pour produire engrais, eau et oxygène, et permettre de faire pousser des plantes. Pour l'instant, les installations comme celle de la Station spatiale internationale se contentent de récupérer l'eau des urines et de «craquer» le CO2 exhalé pour en extraire de l'oxygène.
L'usine baptisée Melissa est formée de quatre conteneurs indépendants mais connectés, empilés les uns sur les autres. Dans le premier, en bas, les bactéries transforment les déchets à l'abri de l'air et de la lumière. Le second étage est éclairé, mais toujours sans oxygène. Il produit notamment de l'ammoniaque. Plus haut, d'autres bactéries le transforment en nitrates grâce à l'apport d'oxygène, qui nourriront les plantes placées dans la partie supérieure. Celles-ci participeront au recyclage du CO2 en oxygène et à la nourriture des astronautes. Pour un voyage de trois ans à destination de Mars, ceux-ci auront besoin de protéines et de vitamines. Il leur faudra chacun environ 10 mètres carrés de cultures, et nettement moins s'ils sont prêts à ma