A bas le caillebotis moderne, vive la traditionnelle litière de paille! C'est l'Inra Institut national de la recherche agronomique qui le dit: élevé sur une litière, le porc pollue moins. Un résultat tout ce qu'il y a de plus sérieux, obtenu après trois ans d'expériences par des chercheurs de Rennes (1), soutenus par le comité Bretagne Eau pure.
Les élevages industriels porcins ont en général recours à des systèmes de caillebotis en bois et récupèrent les déjections animales sous forme de lisier liquide. Lequel pue, puis, déversé dans les champs comme engrais, induit une pollution en nitrates dans les eaux souterraines et de surface. La solution? Le retour à la litière classique, de paille ou de sciure, expliquent les agronomes.
Le fumier produit par le mélange des déjections et de la paille, ou de la sciure, évolue en effet en compost. Les expériences ont montré que ce dernier permettait l'évacuation d'azote qui retourne dans l'atmosphère sous forme de gaz, au lieu d'aller polluer l'eau sous forme de nitrates. La litière permet aussi de diviser par deux les émissions d'ammoniac, qui contribue aux pluies acides, ainsi que celles de protoxyde d'azote, un gaz à effet de serre, par simple brassage de la litière.
Des comparaisons entre troupeaux sur litière et sur caillebotis en conditions identiques ont montré que la production est pratiquement la même. Mais les éleveurs doivent veiller à l'aération des bâtiments, car la litière produit de la chaleur et de la vapeur d'eau. En