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Libération

Plus de 6 milliards d'humains dans une fourchette

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publié le 3 août 2001 à 0h19

Combien faudra-t-il nourrir de bouches dans un siècle? L'ONU table sur neuf milliards. D'autres ont annoncé douze, voire quatorze milliards ou, au contraire, prévoient une population inférieure aux 6,1 milliards d'humains qui occupent la planète aujourd'hui. Trois chercheurs proposent cette semaine dans Nature les résultats d'un modèle de leur cru, assortis de leurs probabilités respectives (1). Forts de leurs 2000 simulations qui portent sur les treize grandes régions de population de la planète, ils prévoient 85 chances sur 100 que la population terrestre cesse de progresser d'ici 2100. Ils calculent aussi qu'il y aurait une chance sur six que la population soit inférieure en 2100 à ce qu'elle est aujourd'hui (2).

Comme tous les prévisionnistes, les démographes se doivent de faire des compromis. Plus les fourchettes d'estimations sont précises, et plus le risque d'avoir tort est important. Ainsi, l'équipe de Wolfgang Lutz estime prudemment qu'il y a 80 % de probabilité que la population se situe en 2100 dans un intervalle de 5,6 à 12,1 milliards, avec une valeur médiane de 8,4 milliards. Il faut accepter une fourchette large de 4,3 à 14,4 milliards d'habitants pour disposer d'une quasi-certitude de 95 %. La largeur de ces fourchettes tient à l'extrême difficulté d'établir des hypothèses fiables sur les paramètres qui gouvernent l'évolution démographique, notamment la fécondité, la mortalité et les migrations de population.

Surprise. Comme le souligne le statisticien Nico Kei