Il y a un intrus dans le génome du soja génétiquement modifié du géant de l'agroalimentaire Monsanto. En étudiant très finement son patrimoine génétique, des chercheurs belges ont repéré et isolé un petit fragment d'ADN dont la présence restait insoup çonnée (1). «Il n'est pas décrit dans le dossier déposé en 1994 par Monsanto», explique Marc De Loose, du centre pour la recherche en agriculture de Melle (Belgique). Cinq cent trente-quatre paires de bases passées jusque-là inaperçues (y compris des chercheurs de Monsanto), qui n'appartiennent ni au gène de résistance à l'herbicide Round up introduit par la société américaine, ni à la plante originelle. Mais placées sur l'un des deux points d'insertion du gène rapporté. D'où viennent-elles? Quelle est leur incidence? C'est ce que les chercheurs et Greenpeace aimeraient maintenant bien savoir. L'organisation internationale écologiste vient d'ailleurs de lancer un appel aux scientifiques pour «l'aider à identifier l'origine de cet ADN inconnu» (2).
Réparation. «Pour l'instant, il n'y a aucune preuve scientifique qui laisse supposer que ce fragment supplémentaire pose un problème», insiste le chercheur belge. Il ne semble jouer aucun rôle particulier, ne dérive pas du vecteur qui a servi à introduire le gène de résistance dans la plante, ni d'un autre organisme étranger. «Il provient le plus probablement d'un réarrangement naturel du génome, continue Marc De Loose. Pour introduire un gène de résistance, il faut casser l'ADN origin