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Libération

Le courant passe entre escargot et puce

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publié le 28 août 2001 à 0h29

Lymnaea stagnalis est rampant et baveux, mais, grâce à cet escargot, des biochimistes du Max Planck Institute de Munich (Allemagne) ont réussi à construire le premier circuit neuroélectronique complet. Les chercheurs ont fabriqué la micropuce de silicium, le gastéropode leur a fourni deux de ses neurones vivants. Et le signal est passé (1). «C'est le plus élémentaire des circuits neuroélectroniques», explique Peter Fromherz, du Max Planck Institute. Un voltage est appliqué à une puce de silicium. Celle-ci «stimule alors un neurone, qui transmet le signal à un second neurone qui lui-même le renvoie à la puce pour qu'elle l'enregistre. C'est la preuve expérimentale qu'un réseau neuronal peut être surveillé par une micropuce».

Le principe et chaque composant du système semblent simples, mais, en pratique, ce circuit électrique hybride a mis des années avant d'être opérationnel. «C'est la combinaison des éléments les uns avec les autres qui est difficile, continue le chercheur. Faire la puce, isoler les neurones, arriver à les faire croître sur la puce et les immobiliser. Par exemple, il nous a fallu un an de travail rien que pour apprendre comment nettoyer la puce pour que les neurones puissent se développer» et établir des connexions.

Il est encore un peu tôt pour attribuer aux deux neurones de Lymnaea stagnalis sur leur support de silicium la moindre intelligence artificielle, mais Peter Fromherz et son équipe ont l'intention de perfectionner leur système. D'abord en lui ajouta