«L'Etna est de plus en plus dangereux.» Le propos est de Pierre Schiano, professeur à l'université de Clermont-Ferrand. Et premier signataire d'un article retentissant, publié aujourd'hui dans la revue internationale Nature (1), qui révèle l'histoire du volcan et explique son évolution «récente».
Le temps des géologues n'est certes pas celui de tout un chacun. «Récent», pour Pierre Schiano, ce sont les dernières cent mille années. Mais comment ne pas rapprocher l'article scientifique de l'actualité estivale qui a vu le volcan sicilien défier, une nouvelle fois, la sécurité civile italienne ? Surtout que Pierre Schiano et ses collègues transalpins ont mis le doigt, le microscope plutôt, sur les causes de son comportement de plus en plus «explosif». En dénichant l'origine de ses laves brûlantes, et donc en expliquant son fonctionnement.
Mystère. L'Etna, c'était un mystère pour les géologues. Un bâtard, par la nature de ses éruptions un mélange d'accès explosifs de type «strombolien», avec force rocs expulsés à grande vitesse et gaz à foison, et d'effusions lentes de fontaines de laves visqueuses. Les premiers sont en général liés à un volcanisme de type «subductif» : deux plaques tectoniques de la croûte terrestre s'affrontent et l'une passe sous l'autre, à quelques dizaines de kilomètres de profondeur, en s'enfonçant dans le manteau. Tandis que les secondes signent les volcans de «points chauds», comme ceux d'Hawaï, où un panache de matière chaude remonte du manteau, de plusi