Ministre de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg n'a pas hésité cet été à parler d'«obscurantisme» et d'«irrationalisme» pour commenter les arrachages de plants transgéniques menés par les militants de la Confédération paysanne. Pour lui, une recherche contrôlée et maîtrisée sur les OGM est possible. Il explique ici comment.
Un mouvement d'opinion anti-OGM fort pourrait-il mettre en cause le principe de la recherche sur les plantes transgéniques?
Je ne le crois pas. Ces essais visent à évaluer de manière impartiale et objective lorsqu'ils sont conduits par la recherche publique les bénéfices des organismes génétiquement modifiés comme les risques éventuels pour la santé et l'environnement. La recherche publique n'est ni l'avocat ni le procureur des OGM, elle travaille comme un juge d'instruction, instruit à charge et à décharge. La France applique bien sûr le principe de précaution, mais celui-ci impose une obligation de recherche pour sortir de l'incertitude et établir la vérité scientifique.
Les expériences en cours présentent-elles un danger?
Ce n'est pas l'avis des commissions scientifiques qui nous ont recommandé de les autoriser. Si l'on veut avoir les réponses aux questions que l'on se pose légitimement, évaluer les risques, il faut bien mener ces essais, d'ailleurs peu nombreux.
Mais peut-on prendre un risque pour des essais privés, qui portent aussi sur le contrôle du marché des semences?
En effet, ces firmes visent essentiellement des objectifs commerciaux. Face