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Traité de guerre contre serial Piqueurs

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Pour combattre ce suceur de sang, les chercheurs s'évertuent à comprendre ses moeurs afin de trouver la parade la plus efficace.
publié le 11 septembre 2001 à 0h47

Les oreilles des Canadiens en bourdonnent encore. Les moustiques Culex ont attendu la fin de l'été pour traverser la frontière depuis les Etats-Unis, mais ils ont semé la panique dans le pays en transmettant le virus du Nil occidental à quelques oiseaux. Ce même virus qui, en 1999, tua 7 personnes à New York et en contamina plusieurs centaines l'année suivante. Par erreur certes, puisque, en principe, ils ne s'attaquent qu'aux oiseaux et pas aux mammifères. Mais les autorités gouvernementales canadiennes ont quand même décidé de sortir l'artillerie lourde. Pulvérisations d'insecticides pour tenter d'enrayer leur progression et pièges à moustiques pour apprendre à connaître leur ennemi volant.

Etudes. «Depuis 1880, nous savons que certains moustiques transmettent des maladies», observe Didier Fontenille, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de Montpellier. Il existe en effet des centaines d'espèces de moustiques, mais toutes ne servent pas de vecteurs aux parasites, et à chaque vecteur sa spécialité. Culex vish nui et Culex tritaeniorhynchus distribuent le virus de l'encéphalite japonaise; certains Aedes se chargent de celui de la fièvre jaune ou de la dengue et Anopheles gambiae sert de taxi au paludisme. Comme chaque moustique possède un mode opératoire propre, la stratégie de lutte antimoustique est difficile à établir. Pour trouver la plus adaptée à chaque ennemi, les scientifiques suivent donc de près les moeurs de ces «serial piqueurs», en mettant l'acc