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Libération

«Deep Space One», miraculée de l'espace

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La sonde de la Nasa a survécu à son voyage dans la comète Borrelly.
publié le 25 septembre 2001 à 0h54

Samedi, la Nasa a envoyé une sonde spatiale au casse-pipe. Deep Space One, c'est son nom, a plongé dans le nuage de gaz et de poussières d'environ 50 000 km de diamètre qui entoure la comète Borrelly. Un bloc de neige sale d'environ cinq par huit kilomètres qui orbite à environ 230 millions de kilomètres du Soleil et autant de la Terre, soit 25 minutes à la vitesse de la lumière. Le robot s'en est approché à 2 000 km.

Par miracle, Deep Space One a survécu et se prépare à envoyer aux scientifiques, dans les jours qui viennent, les photos et mesures physiques réalisées lors de cette rencontre express, à plus de 16 km/seconde.

Le rendez-vous spatial était risqué. La sonde n'était protégée par aucun bouclier, et le moindre choc avec un grain de pous sière pouvait détruire un instrument ou la déstabiliser. Mais si les astronavigateurs du Jet Propulsion Laboratory (Pasadena, Californie) ont tenté ce coup de poker, c'est que Deep Space One avait déjà réussi tout son programme initial.

80 kilos de xénon. Lorsqu'il prend son envol, en 1998, le petit engin de 500 kg doit en effet démontrer la validité de technologies «nouvelles et risquées», annonce la Nasa. La principale est un nouveau moyen de propulsion, révolutionnaire. Au lieu des ergols chimiques classiques, le robot a embarqué plus de 80 kilos de xénon. Dans les entrailles de la sonde, le gaz est d'abord ionisé (on enlève un électron à chaque atome), puis injecté dans un champ électrique qui le propulse, exactement comme dans un a