Le 9 septembre dernier, Severino Antinori, le célébrissime gynécologue romain engagé dans le clonage humain, a reçu une nouvelle déplaisante. Ce jour-là, l'association internationale de cliniques privées spécialisées dans la procréation assistée (A-Part), a décidé qu'elle retirait son soutien à un congrès international dont Antinori était l'organisateur. Elle a également annoncé qu'elle suspendait de ses listes le sulfureux médecin.
Sanction de gynécologues contre un confrère lancé dans la production de clones ? Illusion. «Antinori n'avait pas réuni les fonds à temps», nous a expliqué le gynécologue viennois Wilfried Feichtinger, président d'A-Part. «Et puis, on craignait qu'il ne transforme le congrès en un cirque.» En fait, «A-Part n'a pris aucune position sur le clonage et ne le fera pas».
Antinori, vexé, se tait. Mais son partenaire officiel dans la course au clone, le biologiste américain Panos Zavos, est confiant. Les bébés clones naîtront. Mieux, «ils seront publiés dans une revue scientifique».
Paraître, c'est être. La question est cruciale pour l'avenir du clonage humain. Car en science, être, c'est paraître. Une découverte n'existe qu'une fois publiée par une revue à «comité de lecture» où chaque article est soumis pour validation à des experts qui, normalement, sont compétents dans le domaine. Si Dolly, le clone écossais, n'avait été publiée dans Nature, elle serait une rumeur aussi fumeuse que le monstre du loch Ness. Bébé clone sera-t-il également promu avec ses