Les oiseaux ont fait leur cinéma. Et par la même occasion, ils se sont prêtés à une expérience scientifique qui a permis d'établir pour la première fois de manière empirique que les grands oiseaux migrateurs dépensent moins d'énergie lorsqu'ils volent en V que lorsqu'ils volent en solitaire. Henri Weimerskirch, chercheur au centre d'études biologiques de Chizé, avait été appelé comme conseiller pour le tournage du film le Peuple migrateur (1), produit et réalisé par Jacques Perrin, qui poursuit ses explorations du monde animal dans la lignée de Microcosmos. Ce spécialiste des oiseaux marins a publié hier dans la revue Nature son étude sur l'énergétique des pélicans.
Mesures. «C'était une opportunité unique à saisir, une occasion de poursuivre une recherche que j'avais entamée avec les albatros», explique le chercheur, qui a suivi au Sénégal une équipe de tournage. Il n'est en effet pas évident d'équiper des oiseaux sauvages de mesureurs de fréquence cardiaque, de les relâcher et surtout de les recapturer pour leur retirer. Huit grands pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus) du parc national de Djoudj se sont prêtés au jeu. Habitués très jeunes à une seule personne, ils se laissent facilement approcher et acceptent de la suivre. Ils ont ainsi volé derrière un bateau à moteur puis derrière un ULM. Les vols étaient filmés par caméra numérique pour mesurer la fréquence des battements d'aile et synchroniser les enregistrements du comportement et du rythme cardiaque.
Les grands péli