Médecin, Bernard Comet s'est occupé de la plupart des spationautes français. Selon lui, l'homme colonisera notre banlieue, autour de la Terre, à l'instar de la spationaute Claudie Haigneré et de ses deux coéquipiers russes, qui doivent rejoindre aujourd'hui la station spatiale internationale. Bernard Comet dirige l'Institut de médecine et de physiologie spatiales installé par le Cnes, l'agence spatiale française, à Toulouse. Depuis août, quatorze volontaires (1) s'y prêtent à une expérience de trois mois d'alitement un tantinet spécial: les lits sont inclinés de 6 degrés, la tête vers le bas. Une façon de simuler l'absence de pesanteur, qui ronge les os des spationautes.
Quel serait le risque principal encouru par des astronautes lors d'une mission vers Mars?
Le problème majeur des vols de longue durée, au-delà de six mois, c'est la déminéralisation. Les astronautes perdent en moyenne 1,5 % de masse osseuse par mois au niveau du bassin. Or, lorsqu'on atteint 15 % de perte, le bassin peut se fracturer même avec un choc bénin. Lors d'un vol qui pourrait prendre au moins dix-sept mois, c'est un risque inadmissible qu'il faudra contrôler. Il ne serait pas éthique d'envoyer des astronautes vers Mars dans de telles conditions.
Comment lutter contre cette perte osseuse?
Certains de nos volontaires vont tester des bi-phosphonates en prises régulières pour freiner cette destruction osseuse, ainsi que des exercices physiques fréquents durant lesquels un appareil opère une pression sur les