«Bercy n'en voulait pas, mais Jospin a tranché en ma faveur.» Le ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg n'est pas peu fier de son coup. Le Conseil des ministres d'hier a entériné son «plan décennal (2001-2010) de gestion prévisionnelle et pluriannuelle de l'emploi scientifique». Un plan d'embauche sur dix ans dans la fonction publique, prévoyant, de surcroît, «1 000 créations nettes d'emplois entre 2001 et 2004».
Cela fait longtemps que les syndicats de chercheurs, les établissements scientifiques et l'Académie des sciences réclament ce plan pluriannuel. Leur crainte: voir la qualité des recrutements chuter en 2005-2010, avec des départs à la retraite qui, dans certaines disciplines, approcheront la moitié des effectifs actuels en moins d'une décennie.
Coup d'accordéon. Avec près de 47 % de départs pour la physique, environ 44 % pour les sciences humaines et sociales, la chimie, les sciences de la Terre et de l'univers, il s'agit effectivement d'une véritable hémorragie. Pour éviter un «coup d'accordéon» brutal, l'idée principale du plan est d'anticiper ces départs naturels d'ici à 2005, avec 1 000 postes créés, répartis par moitié entre chercheurs et ITA (ingénieurs, techniciens et administratifs). Puis d'en «rendre 200 à Bercy» entre 2005 et 2010 lorsque les départs naturels permettront à eux seuls de maintenir un taux de recrutement d'environ 4 %. De quoi «lisser la courbe», en embauchant tout de suite des jeunes chercheurs. Car ce plan doit aussi faire miroit