Pour son cru 2001, le centième, la fondation Nobel espérait de la bonne humeur. C’est raté. Un grain de sable est venu se glisser dans la machine à commémorer. Un sable bien français, puisqu’une polémique fait rage dans les milieux scientifiques au sujet de «l’oubli» du Français Henri Kagan pour le Nobel de chimie. Et le débat a dérapé sur le terrain politique avec la publication, hier, d’une lettre adressée au président de la fondation Nobel par le ministre français de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, qui tente de voler au secours de l’école française de chimie.
Douche froide. Le 10 octobre, le Nobel de chimie couronne trois lauréats: Barry Sharpless (Etats-Unis), William Knowles (Etats-Unis) et Ryoji Noyori (Japon). En France, la nouvelle fait l'effet d'une douche froide. Le jury du Nobel a choisi de mettre en avant cette année la «catalyse asymétrique», une branche de la chimie très appliquée en pharmacie. Une discipline qui entend favoriser la production d'une forme droite, ou gauche, de certaines molécules qui existent sous deux formes symétriques dans un miroir. Un peu comme une main gauche et une main droite. (Libération du 11 octobre 2001)
Sur la ligne de départ, il y avait quatre nobélisables reconnus. Knowles, Sharpless, Noyori et Kagan que beaucoup considèrent comme le véritable père de la discipline. Mais le règlement, c'est le règlement, et seules trois personnes peuvent se partager un même prix. Pour le prix Wolf 2001, considéré comme l'antichambre du N