La science de l'embryon n'en peut plus d'être suspendue aux caprices du calendrier politique. Elle n'en peut plus d'attendre que la révision de la loi de bioéthique soit inscrite au programme des débats parlementaires. Elle ne veut plus attendre que les élus, en janvier ou peut-être plus tard, jaugent enfin l'interdit qui frappe, en France, depuis 1994, toute recherche sur l'embryon. Une soixantaine de chercheurs français dont quatre Nobel (Jean Dausset, Georges Charpak, François Jacob, Jean-Marie Lehn) revendiquent, dans une lettre ouverte, le droit de travailler ici et immédiatement sur cet «objet» qui passionne des milliers de chercheurs dans le monde: les cellules souches embryonnaires humaines. Ces cellules, que l'on sait maintenir en culture depuis peu, sont à l'origine de tous les organes du corps humain. Leur étude devrait permettre de comprendre comment un tissu se répare et de développer des «banques de cellules réparatrices».
«In vitro». Dans leur pétition (1), les chercheurs «demandent aux autorités politiques concernées de prendre les mesures nécessaires pour que la recherche française soit autorisée, avant la révision des lois de bioéthique, à accéder aux lignées déjà établies sans utilisation de nouveaux embryons». En clair, aucune lignée de cette nature n'existant dans un laboratoire français du fait de l'interdiction de la recherche sur l'embryon, les pétitionnaires réclament «l'autorisation d'importer des lignées de cellules souches embryonnaires», expli