Le 7 novembre, Libération publiait une interview du professeur Ghosez, de l'université de Louvain (Belgique), qui qualifiait de «grotesque» la lettre que Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la Recherche, avait écrite au président de la fondation Nobel pour se plaindre de l'oubli du Français Henri Kagan lors de l'attribution du Nobel de chimie 2001. Souhaitant répondre au professeur Ghosez, le ministre nous a adressé cette lettre. La polémique continue :
«Monsieur Ghosez regrette comme moi que le Nobel de chimie n'ait pas été attribué aussi à Henri Kagan, mais juge inopportun le fait d'exprimer ce regret. Pour ma part, je ne crois pas que les ministres doivent s'interdire la franchise, surtout quand ils défendent l'équité. Certes, selon son règlement, le prix Nobel ne peut être attribué à plus de trois chercheurs. Mais puisqu'il fallait choisir "trois mousquetaires", pourquoi exclure Athos, le plus ancien ? Comme l'a fait le prix Wolf de chimie de 2001, il aurait été préférable de retenir un Américain, un Japonais et un Français messieurs Sharpless, Noyori et Kagan plutôt que deux Américains et un Japonais.
«A l'évidence, les jurys Nobel se montrent plus réceptifs aux travaux des chercheurs anglo-saxons qu'à ceux des chercheurs d'autres pays. Certes, la recherche scientifique américaine et britannique est souvent de grande qualité. Mais est-ce là la seule raison ? Et n'en existe-t-il pas au moins trois autres ? D'abord, les anciens Prix Nobel participent aux propositio