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Libération

Des Gaulois sous le parking

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publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Besançon envoyée spéciale

Le ciel lui serait tombé sur la tête que le maire de Besançon n'en aurait pas été plus assommé quand il a appris que des Gaulois reposaient sous son parking. La municipalité voulait l'agrandir et le chantier, déjà en retard, n'avait pas besoin de ces invités inattendus. Une nécropole gauloise, 25 squelettes exhumés, qui étaient enterrés dans le lit du Doubs d'une manière inédite pour l'époque, le long d'une autre petite merveille: un murus gallicus, un mur de berge, construit à la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ avec des pierres renforcées par des poutres en bois et chevillées avec de grands clous en fer. Aubaine pour les uns, problème pour les autres: les fouilles archéologiques seront plus longues que prévu. La querelle entre la mairie et les archéologues a finalement débouché sur un compromis: deux mois de plus pour les fouilles, l'époque gauloise de Besançon ne disparaîtra pas sous le béton sans laisser de traces.

Parfaitement conservés. Les fenêtres de l'immeuble années 60 du Crédit agricole plongent sur les squelettes, alignés sur une vingtaine de mètres entre une carotteuse et une pelleteuse. Ils ne reposent plus en paix, protégés des intempéries par des bâches en plastique. Des adultes, des enfants et quatre foetus, âgés jusqu'à 8 mois, dont on ignore s'ils sont morts in utero ou après la naissance. Ces squelettes entourés de bois, parfaitement conservés, suscitent bien des questions. «Les Gaulois pratiquaient généralement l'incinération,