Menu
Libération

La France au fond du puits des sciences

Article réservé aux abonnés
publié le 20 novembre 2001 à 1h40

Tout ça pour ça? Tout ça: la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette (700 millions de francs par an, 1 000 salariés), le Muséum national d'histoire naturelle (75 millions de francs et 130 personnes pour la partie publique), le Palais de la découverte (120 millions de francs), le musée des Arts et Métiers (45 millions de francs), mais aussi 29 centres de culture scientifique, technique et industrielle en région (CCSTI), des centaines d'emplois de médiateurs scien tifiques créés, des milliers d'ini tiatives d'associations d'éducation populaire (2), des Fêtes de la science annuelles, des (trop rares) émissions de télé, une (ratée selon certains) rénovation des programmes scolaires...

Pour ça: les Français, toujours aussi nuls en sciences, qui pensent ne manger des gènes que lorsqu'ils ingèrent une plante transgénique (dont ils ne veulent pas à 60 %), font toujours confiance à leur astrologue, se mettent à bouder les carrières scientifiques, et estiment main tenant, d'après le sociologue sondeur Roland Cayrol, que «la science fait autant de mal que de bien à 51 %, contre seulement 38 %, en 1972». Au grand dam de scientifiques qui souhaiteraient, en reprenant le mot de Blaise Cendrars, voir leurs concitoyens «demander à Prométhée des nouvelles du feu plutôt que de son foie». Et d'un ministre de la Recherche qui s'inquiète d'un passage «du scientisme excessif de 1900 à un nouvel obscurantisme, le refus des nouveaux savoirs, des nouvelles techniques».

Ce rude bilan a été d