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Libération

Beaux et clones à la fois

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publié le 23 novembre 2001 à 1h42

Nos clones vont bien, merci, leurs enfants aussi. Ils mangent et meuglent normalement. Tel est en substance le message du court article scientifique à paraître dans la revue américaine Science le 30 novembre. Intitulé «Le bétail cloné peut être bien portant et normal», il dresse le bilan de santé de trente clones de bovins adultes nés dans les étables d'Advanced Cell technology (ACT), firme de biotechnologie installée dans le Massachusetts. Six animaux, apprend-on, sont morts peu après leur naissance, mais les 24 survivants, âgés de 1 à 4 ans, se portent à ravir. Deux femelles ont même eu des veaux «naturels», en pleine forme. Les chercheurs affirment avoir examiné les bêtes sous toutes les coutures. Poids, température, tension, apparence générale: rien à signaler. Sauf, précisément, cette insolente bonne santé.

Elle vient en effet contredire les mauvaises nouvelles qui ont circulé sur les produits du clonage depuis la naissance de Dolly annoncée en février 1997. Le 30 mars dernier, Ian Wilmut, le «père» de la brebis, signait une retentissante tribune dans la même revue Science, énumérant les nombreuses malformations dont sont affligés une grande proportion de clones comme autant d'arguments contre le clonage reproductif humain. Voilà que, pour la première fois, ces arguments sont contestés. La nouvelle va réjouir les apprentis cloneurs ­ tel Zavos et Antinori ­ qui parient sur le marché du bébé cloné. Elle devrait, dans le même temps, forcer le débat sur le clonage humain à