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Libération

Pollution transgénique transfrontalière

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publié le 3 décembre 2001 à 1h50

Le Mexique avait interdit en 1998 la culture de maïs transgénique, sans pour autant en prohiber l'importation. L'ambiguïté de la décision n'aura pas protégé ce sanctuaire de la diversité de l'espèce. David Quist et Ignacio Chapela, de l'université de Berkeley (Etats-Unis), ont démontré que des champs de l'Oaxaca, un Etat du sud du Mexique, contiennent du maïs génétiquement modifié (1). Des travaux qui relancent la polémique sur la diffusion incontrôlée des semences transgéniques.

Sept mille ans. Le maïs est une plante domestique qui ne peut se développer sans la main de l'homme; trop lour des, ses graines se dispersent mal. Toutes les pistes sur son origine convergent vers les hauts plateaux mexicains et l'Amérique centrale. Même si on ne connaît aucune espèce sauvage qui puisse être considérée comme l'ancêtre du maïs. Il y a sept mille ans, les civilisations indiennes l'ont probablement créé à partir d'une autre plante, la téosinte. Les Indiens ont toujours veillé à préserver la plus grande diversité possible de la céréale, élément phare de leur culture et de leur alimentation.

Aujourd'hui, le Mexique reste considéré comme un sanctuaire pour le maïs, tandis que l'érosion génétique menace, sous l'effet de la domination de variétés à haut rendement et l'essor de variantes transgéniques.

Tests. Les deux chercheurs de Berkeley ont collecté cinq échantillons dans la région d'Oaxaca. Quatre, pris dans des champs, présentent de l'ADN transgénique en petite quantité; le cinquième, ext