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Libération

Sous les pavés de glace, des bactéries?

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publié le 11 décembre 2001 à 1h55

Sous près de quatre kilomètres de glace, l'eau. Grosse surprise des foreurs de l'Antarctique, à la station russe Vostok, lorsqu'ils ont découvert, dans les années 90, que de l'eau liquide se nichait entre roc et glace. Depuis, plus de 70 lacs de ce type ont été repérés, par radar aéroporté, sous la calotte antarctique; mais Vostok est de loin le plus grand. D'où l'intérêt d'un article publié par Nature (1) où sept scientifiques (Royaume-Uni, Autriche, France, Russie et Etats-Unis) font le point des connaissances sur cet étrange lac sous-glaciaire. Et s'interrogent, voire se disputent, sur l'éventuelle vie microbienne qui y survivrait.

Vostok est un géant, mais les lacs sous-glaciaires habituels sont des nains. Le lot commun mesure quelques kilomètres de large pour quelques dizaines de mètres de profondeur. Une pression infernale ­ environ 350 atmosphères ­ permet à l'eau de rester liquide malgré une température de - 3° entretenue par le flux thermique venu du sous-sol.

Le lac Vostok, lui, situé au coeur du continent blanc, fait au moins 240 km de long, 50 km de large et jusqu'à mille mètres de profondeur. Pourquoi si grand? «C'est probablement la topographie du socle rocheux qui l'explique, le lac occupant le fond d'un rift, une vallée d'effondrement», explique Dominique Raynaud, directeur du LGGE (laboratoire de glacio logie et géophysique de l'environnement, CNRS-université de Grenoble), où sont analysées les glaces forées dans l'Antarctique.

Grand, le lac Vostok n'est pas in