Menu
Libération

L'espace, Odysséée terre à terre

Article réservé aux abonnés
publié le 18 décembre 2001 à 1h59

Aujourd'hui, en Sorbonne, grande fête. Président de la République, Premier ministre, ministres, commissaires européens, PDG (banque, industrie)... Tous réunis pour souffler les quarante bougies de l'agence spatiale française, le Cnes (1). La belle Ariane, les satellites et quelques astronautes se glissant subrepticement dans les nefs russes et américaines... la quadragénaire a fière allure. Cela ne garantit malheureusement pas l'avenir.

Preuve en est outre-Atlantique. «Dominance spatiale» est l'expression officielle qui exprime l'ambition des Etats-Unis. Ses dépenses spatiales sont six fois supérieures à celles de l'Europe, avec plus de 18 milliards d'euros par an, dont plus de la moitié pour la Défense. Comment éviter que ce grand écart financier se traduise par une «dépendance stratégique» (2) du Vieux Continent, s'inquiète un récent rapport parlementaire, alors que le message des gouvernements européens est clair. Pour les prochaines années, nous n'aurons pas un sou de plus, résume Alain Bensoussan, le président du Cnes.

Choux gras. Cette dépendance est évidente dans le domaine militaire, et relancée par la dénonciation, par George Bush, du traité ABM (3) afin de déployer un vaste système spatial antimissile qui fera les choux gras des industriels Boeing et Lockheed-Martin. Dans le domaine civil, le monopole américain du GPS (localisation par satellites) indique le danger. En outre, le XXIe siècle pourrait être celui de la «diplomatie environnementale», avance José Achache,